Debout à 3 heures de mat'.
Sensation de déjà vu... mais 30 minutes plus tôt que pour Trois-Rivières!!!
J'avais tout préparé la veille pendant que cuisaient mes linguinis au kamut et ma super sauce à "spag" maison!!!
J'avais ma serviette voyante pour la transition, mes runnings, mes souliers de vélo, mon casque, mes deux gels Gu (vanille et fraise/banane), une barre Maxim au caramel, des sports beans bleus et deux bidons rempli chacun d'une moitié de sachet de e-load et d'une cuillérée à soupe de maltodextrine. Mes lunettes de nage, mon wet suit, ma protection solaire hydrofuge, mes lunettes fumées.
J'ai mangé un bol de céréales rapidement et j'ai fait le mini-sac à lunch déjeuner que j'allais manger dans l'auto avec B: du pain, du beurre de "pinottes" et des fruits.
Je suis arrivée chez B, à Montréal, à 3h55. Il était stationné un peu plus loin et il gonflait les pneus de son vélo.
Qui d'autres que les triathètes obsédés sortent à cette heure si matinale (à part ceux qui reviennent des bars-y'est-3-heures-on-ferme???
J'ai transféré tout mon stock dans la voiture de B et nous sommes partis en direction de la 417. Faut passer par Ottawa pour aller à Gatineau!!! Ça va plus vite et l'asphalte est plus beau en Ontario... (Chers amis Français: on va vous expliquer tout ça dans un autre "post")!!!
Nous sommes arrivés sur le site à 6h10. Mizz Pitlipitli venait d'arriver elle aussi.
Nous sommes allés chercher notre sac du coureur et nous sommes allés nous faire marquer.
J'ai eu le numéro 300.
Le triathlon du Lac Leamy, comme son nom l'indique, se nage en lac!!!
C'est beaucoup plus plaisant de nager en lac qu'en piscine car c'est assez lassant de faire des tours dans la piscine!!!
La natation dans le Lac Leamy consiste en deux tours, 8 tours de vélo et 4 tours du parcours de course à pied dont un petit faux-plat juste assez fatiguant pour nous faire souffler et se demander ce qui se passe...
J'ai fait ce triathlon pour la première fois l'an passé et j'avais trouvé l'expérience très agréable.
Départ du tri par groupe d'âges à 7h30.
À la dernière minute, on nous dit que les hommes vont partir en premier.
Ouf! C'est soulageant et ça veut dire qu'on va manger moins de coups de pied!!!
Hé oui, les départs de triathlon en eau vive sont assez... euh... percutants.
En général, les bons nageurs se placent à l'avant et près des bouées de signalisation.
Les autres, comme moi, se placent vers l'extérieur pour éviter la cohue.
C'était ma première nage en lac cette année et c'est toujours un peu surprenant.
Les premières fois, je ressens toujours cette appréhension du noir et de la profondeur.
Une fois ce moment passé, je me remets à mieux nager, mais vraiment sans trop pousser parce que je ne me sens pas tout à fait à l'aise d'être en anaérobie dans un lac.
Ensuite, j'ai commencé à avoir des pensées un peu négatives et je me disais pendant que je nageais, "mais il va falloir que je nage hyper longtemps quand je vais faire l'Ironman de Lake Placid l'an prochain...", "est-ce que j'aime assez nager pour faire un Ironman"?, "bon, bon, grouille-toi un peu, on n'est pas à la pêche aux brochets"!!!, "coutdonc, elle est oú la bouée que je dois suivre"?, "il est ben fatiguant le surveillant dans son bateau à moteur, il nous fait des vagues", "c'est bien bizarre de nager en lac quand il se met à pleuvoir", "c'est ben long, j'dois être la dernière encore une fois"...
Comme vous pouvez le constater: je n'étais vraiment pas concentrée!!!
À la sortie de l'eau, je crois que j'étais une des dernières, j'ai dit aux officiels de course qui étaient là: "hein, la course est déjà commencée"?
J'aime bien faire des blagues pour me détendre l'atmosphère et me dilater la rate au cas ou elle serait tendue, ahahaha!
Ma T1 s'est bien déroulée et je n'ai pas été étourdie, ça m'arrive assez fréquemment en début de saison à la sortie de l'eau quand je passe rapidement de la position horizontale à la verticale.
J'ai mis mes souliers de vélo sans mes bas, mes lunettes de soleil, attaché ma ceinture de course et mon casque et j'ai pris mon vélo en courant vers le parcours.
Un officiel m'a dit: "faites attention, le parcours de vélo est glissant, il y a eu des chutes".
Ça m'a déconcentré tout le long du premier tour.
En plus, il y avait un vent pas trop fort mais assez soutenu.
Au deuxième tour, je me suis rendu compte qu'il me manquait le "grrrr" pour faire une course.
J'avais un peu mal aux ischios et je n'avais vraiment pas le goût de souffrir.
Je me suis dit: "lâche-ça, t'es même pas dedans", "c'est quoi la joke, c'est même pas drôle"!!!
Ensuite, je me suis dit: "ouais, j'peux pas faire un DNF quand y'en a d'autres qui aimeraient faire ce que je fais en ce moment" et j'ai pensé à Serge qui ne peut pas encore recommencer à compétionner. Faut que je continue.
J'ai croisé Mizz Pitlipitli qui pédale comme pas une, B qui lui faisait son premier tri.
Au troisième tour, quand j'ai croisé plusieurs cyclistes qui revenaient en marchant à côté de leurs vélos parce qu'ils avaient chuté et que le vélo avait un bris, je me disais: "une course, c'est pas fini, tant que ce n'est pas fini"!!! En tout cas, y'a des cyclistes qui ont fait de très mauvaises chutes.
À la quatrième boucle, j'ai croisé Martine qui m'a dépassée et m'a encouragée.
Après le virage en épingle, j'ai décidé de la rattraper pour lui dire qu'il était vraiment beau son nouveau vélo de contre-la-montre. Ça l'a fait rire! Mais c'est vrai qu'elle a une belle bête!
J'ai ralenti parce que j'avais vraiment trop mal aux jambes.
Durant la cinquième boucle, j'ai jasé avec Bruno (qui était officiel) mais qui va aussi participer aux Championats du monde de duathlon lui aussi. On a parlé de l'uniforme officiel de l'équipe et on disait que el maillot de course n'était pas pratique car il n'avait aucune poche et que le chamois était vraiment mince.
Après un bout de temps je lui ai dit: "bon, ben, faut j'y aille, c'est une course quand même"!!!
J'ai fait les deux derniers tours avec un peu plus d'ardeur et j'étais contente de revoir les marmottes: cette année, il y en avait trois!!!
La portion de course à pied a été infernale. J'avais le cardio, mais mes jambes étaient comme des blocs de béton. J'avais l'impression que les ischios étaient tellement tendus qu'ils empêchaient un mouvement d'amplitude vers l'arrière, j'étais incapable de me donner de l'impulsion.
J'ai pris un gel au début du deuxième tour pour voir si ça allait me donner du "pep"... J'ai plutôt voulu le vomir...
Au moins, il pleuvait donc c'était rafraîchissant, je pense que s'il y avait eu un soleil de plomb je me serais effondrée. J'en ai profité pour observer une famille de canard le long d'un petit étang rempli de nénuphars: cette vue bucolique me faisait oublier la douleur.
Quand j'ai terminé la course, j'ai fait une grimace!!! Et j'ai vu le photographe officiel: ce sera ma photo de fin de course: pas fort. Ahahah!
Bof, ce n'est pas ma meilleure course, mais au moins j'ai amélioré mon temps de nage par rapport à l'an passé.
En vélo, j'aurais dû pousser plus, mais je n'en avais pas le goût.
En course à pied: mes jambes ne voulaient pas.
Bon. Ça arrive: on n'est pas toujours au top de la forme et j'ai encore appris aussi: le sommeil et la préparation psychologique sont très importants, non mais pas que je le savais pas théoriquement, mais je l'ai vécu!!!
Ma prochaine course: samedi prochain au duathlon de Saint-Lambert.
Je vais essayer de faire mieux et de reposer mes ischios!!!
L'après-course n'a pas été aussi agréable qu'à l'habitude. Habituellement, on jase en mangeant notre lunch du coureur, mais on a eu droit à une pluie torrentielle qui nous a suivi tout le long de l'autoroute en revenant vers Montréal.
C'était le déluge total, les voitures devaient rouler avec les "hazards" et ralentir énormément.
Naturellement, arrivée chez moi, j'ai vu que j'avais de l'eau dans le sous-sol... de l'endroit oú suinte le mur probablement à cause du drain français cette fois-ci. Arrggh!
Est-ce qu'on pourrait avoir un été avec du soleil un jour???
5 commentaires:
WOW, il est beau le vélo à Martine!
C'est fou comme chaque compétition nous apporte quelque chose. Ton récit est captivant. J'avais l'impression de rouler et jaser avec toi :-)
On se voit à St-Lambert!
Bah !...tu sais en ce moment dans le nord de la FRance le mois de juillet n'est pas folichon non-plus !
Remarque, la relative fraîcheur de l'air est préférable finalement. Et puis je ne suis toujours pas en vacances...le grand soleil peut encore se faire désiré... .
En tout cas...bravo pour la concentration !
Je vois que c'est ton arme principale ! ;-))
Marmottes, canards, nénuphars, peau de chamois et vélo...vraiment t'étais à fond dedans !
Mais au fait...pourquoi t'avais mal comme ça aux ischios ?
A partir du moment où l'on prend le départ d'un triathlon, c'est déjà une réussite. Tu n'avais pas la niaque, mais peut-être peux-tu considérer cette compétition comme un entraîneme nt pour te donner à fond à Saint Lambert.
Moi je te félicite même si les résultats ne sont pas à la hauteur de tes espérances.
J'vais dire comme Sylvie : captivant !!! J'avais l'impression de te suivre, comme si j'étais dans un car de reporter pour la télé. Fantastique comment tu écris !
Lâche pas, t'es la meilleure !!! :)
Et bien... Méchante finale! De l'eau dans la cave s'est vraiment chiant. En tout cas tu t'es «battue» jusqu'à la fin.
Serge S.
J'ai bien aimé le passage ou tu as fait un tour avec un officiel... Hum! C'était pour reprendre ton souffle ou pour cr...?
A samedi!
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