12 au 14 janvier Première destination: Grande Rivière, petit village du Nord, mer des Caraïbes.
Piero, le proprio de l'auberge de Mt.Plaisirhttp://www.mtplaisir.com/), m'a prêté son vélo (un Trek hybride, un peu différent de mon Giant carbone, mais à ‘cheval donné’...).
J'ai fait un p'tit 20km mémorable vers le village de Matelot: une route qui sillonne d'un côté, la mer, de l'autre, la forêt tropicale, sa verdeur, ses cris d'oiseaux, son odeur.
Des montées juste assez bonnes pour les premiers jours à 30 degrés, des descentes, des courbes qui donnent le goût de crier ‘whouaaa’ tellement c'est beau, mais je me retiens parce que je veux écouter les chants tropicaux des oiseaux.
Après Matelot, plus rien... juste une 'trail' coloniale qui mène à Blanchisseuse.
À Grande Rivière, j'ai rencontré la ‘Italian Connection’ : les deux amis du proprio de l'hôtel Mt.Plaisir (lui aussi Italien).
Francesco, un marin qui conduit à bon port les bateaux des riches et, Giovanni, un travailleur d'ONG qui a été basé longtemps en Angola.
Tellement Italiens que lorsqu'ils arrivent à Grande Rivière, ils viennent toujours avec deux valises, une pour leurs vêtements et l'autre pour la mortadella, le prosciutto, le parmesan, les spaghettis, etc.!!!
Francesco m'a dit que pour la mortadella et le prosciutto, il fait des emballages et dit que ce sont des cadeaux pour les enfants de son ami. Le tout dans le but d’éviter de se les faire confisquer en arrivant à Port of Spain!!! Il n'y a pas de chiens renifleurs à l'aéroport.
Giovanni et Francesco: une mine d'anecdotes plus drôles les unes que les autres et, puisqu'ils visitent régulièrement leur ami Piero, j'ai aussi eu droit à la narration des personnages du village.
Assise sur le petit banc du 'Fat Man Garage', dont le propriétaire est gros il va sans dire…
C’est la place où on boit sa bière le vendredi soir, mais les femmes, elles, elles font semblant de ne pas en boire en enroulant une serviette de table autour de la bouteille et en la buvant avec une paille...
On le sait toutes : c’est pas féminin une femme qui boit d’la bière icitte!!! Hahaha!
Et Giovanni qui m'explique: ça c'est Mister Dick... Il avait un gros poste en ville, mais il y a dix ans, il a laissé femme et enfant pour venir vivre ici. Mister Dick, un grand noir élancé, élevé à l'anglaise avec les bonnes manières, c'est le gentleman de l'endroit.
Ici, c'est 'Touten', c'est lui qui fait les arrangements sur les tables de l'auberge. 'Touten' c'est pour Toutenkamon!!! J'ai rencontré un pharaon à Grande Rivière!!!
Là-bas, c'est 'Rampi', celui qui se dénude chaque matin devant l'auberge et qui se baigne dans la mer. 'Rampi' de son vrai nom, Roosevelt (!), est très fier de son corps et de ses cheveux de rasta. À 53 ans et la superbe qu'il a, il a vraiment raison d'être fier!!! Il m'a parlé le lendemain matin lorsque je lisais assise sur la plage, probablement déçu de voir qu'un livre attirait plus mon attention que sa personne.
Lorsque je lui ai mentionné que dans mon pays, la plupart des hommes de 53 ans étaient plutôt bedonnants, il m'a répondu: 'they don't climb enough mountain'!!!
Je lui ai aussi demandé s'il avait eu la chance de voyager... Pourquoi??? Ici, j’ai tout, je me sens bien, c'est beau, je n'ai pas besoin d’aller ailleurs.
Carlos... Il est Italien aussi mais il est 'crazy', il boit trop Carlos.
Le lendemain, je suis allée à vélo par l'autre côté jusqu'à Montevideo en passant d'un côté la réserve de Matura. Le chant des oiseaux comme si c'était le centre de la terre. Des sons de début du monde. Une légère pluie s’est mise à tomber, juste assez pour rafraîchir mes ardeurs entre deux accès de fièvre et prendre la photo de la belle petite église!!!
